A moins que vous ne viviez pas sur cette planète ou que vous vous soyez endormi dans les tribunes de Roland-Garros, vous êtes sans doute au courant : la Coupe du monde de football va faire hurler les stades d’Afrique du Sud et rutiler les téléviseurs jusqu’au 11 juillet. L’occasion, entre espoirs et déversoir à quolibets, de faire le point sur les chances de l’équipe de France et sur cette Coupe 2010 qu’on a tant aimée…
Coupe du monde 98, c’était hier Douze ans !
Eh oui, douze ans déjà que Zizou et ses potes nous ont fait rêver, vibrer, pleurer et chanter en remportant la Coupe du monde de football face aux Brésiliens qui s’apprêtaient déjà à danser la samba. Douze années pendant lesquelles les Français ont vu le prestige de leurs Bleus gonfler au même rythme que leurs chevilles ; à la victoire à l’Euro 2000 succédera leur défaite piteuse en Corée en 2002. Puis Raymond Domenech est arrivé et l’espoir est revenu avec une place en finale en 2006 arrachée avec le coup de jambes de Zidane, puis perdue sur son coup de tête. Durant ces douze années, Zidane et tous les Bleus de 1998, à l’exception de Thierry Henry, se sont envolés au même rythme que nos espoirs. Elles s’achèvent aujourd’hui avec un Domenech entêté et une main d’Henry à peine avouée. Mais l’heure n’est plus à la polémique, comme le souligne Hervé Mathoux, co-auteur de “La Coupe du monde dans tous ses états” et animateur du “Canal football club” : « Les choix de Domenech étaient contestables, et ce qui a finalement énervé les gens, c’est d’avoir le sentiment que le débat ne pouvait pas exister parce qu’il le refusait. Maintenant, il semble prendre d’autres décisions plutôt judicieuces. Laissons-le faire son job avec les joueurs et on tirera les bilans après. Il en a fait beaucoup pour qu’on lui tire dessus, mais parfois les salves ont été un peu exagérées ».
La France… et les autres
« Exagérées », peut-être, mais il n’y a pas de fumée sans feu. Et malgré la stratégie mystérieuse de Domenech, il faut bien se rendre à l’évidence : l’équipe de France n’a pas dominé un match depuis sa victoire contre le Brésil en quart de finale de la Coupe du monde 2006. Aujourd’hui, à la question de savoir quelles sont les chances de la France dans cette compétition internationale, Hervé Mathoux répond : « Je crois l’équipe de France capable d’être en danger dans cette poule, donc j’espère qu’elle va en sortir. Après, ce seront les huitièmes de finale sur match sec, et ce serait a priori l’Angleterre ou le Nigeria derrière, donc tout peut arriver. Sur un match, on peut gagner et perdre contre tout le monde. Mais étant donné ce qu’on a vu ces deux dernières années, si la France atteignait les quarts de finale, ce serait déjà une bonne performance. » Mais alors, si peu de monde voit la France arriver au bout de la compétition, qui peut prétendre à la Coupe ? L’Espagne, évidemment. Championne d’Europe en titre, elle aligne sur le terrain la crème de la crème du football ibérique. Le Brésil, éternellement. Favori naturel au titre à chaque fois que ses joueurs foulent la pelouse, le Brésil est – contrairement à la France – resté incroyablement fort malgré le turnover de son équipe. L’Angleterre, avec le maître (Fabio) Capello à sa tête, et son grand sens tactique. L’Italie, forcément, avec sa jeune garde de joueurs de qualité. L’Allemagne, assurément, qui reste toujours aussi solide et toujours abonnée au dernier carré. Ou encore l’Argentine, religieusement, portée par son Messi (Lionel), Ballon d’or 2009, malgré la folie de son Maradona de sélectionneur. Bref, encore et toujours les sept pays à avoir gagné la Coupe du monde, à savoir dans l’ordre depuis sa création en 1930 : l’Uruguay, l’Italie, l’Allemagne, le Brésil, l’Angleterre, l’Argentine et la France. A moins que de nouveaux venus, des outsiders, parviennent à laisser l’empreinte de leurs crampons dans l’histoire. Hervé Mathoux y croit : « J’ai tendance à me dire que peut-être cette Coupe du monde africaine ouvrira l’ère d’un nouveau pays vainqueur. Les Pays-Bas me paraissent être un outsider et un vainqueur possible. Je pense qu’il est aussi envisageable qu’un pays africain s’immisce dans le dernier carré, comme la Côte d’Ivoire, ou le Cameroun qui a une expérience un peu plus grande. »
La victoire enchantée de la coupe du monde
Alors, qui va la remporter, cette Coupe ? Quel peuple descendra dans la rue le 11 juillet prochain pour hurler sa joie ? La question reste posée, mais une chose est sûre : les Français, malgré leur air bougon et leurs griefs contre le chef Domenech, ne s’en sont pas moins précipités en masse, comme tous les quatre ans, chez leurs revendeurs de téléviseurs, puisque les ventes ont augmenté de 20 % le mois dernier. Il est vrai que plusieurs chaînes de magasins rembourseront les écrans achetés chez eux si l’équipe de France remporte la finale… D’ailleurs, inutile de se voiler la face, la victoire ferait du bien en ces temps de crise, comme le souligne Hervé Mathoux : « En France, on est bien placé pour comprendre l’effet bénéfique d’une victoire en Coupe du monde. Les spécialistes de l’économie la quantifient plus ou moins en disant que ça a un impact sur la consommation et le moral des ménages. Et en plus de la question économique terre à terre, un moment de joie collective, c’est toujours bon à prendre. » Il est vrai que malgré les coups de boule qui déboussolent et les “coups de main” qui nous font entrer dans la plus grande compétition de football du monde la tête basse et les épaules en dedans, l’équipe de France est encore là, claudicante mais debout. Et force est de constater que même si les sifflets fusent, même si les doutes des derniers mois nous font trembler, on se prend tous parfois sous la douche à chantonner un bon vieux « La lala lala lalalalalala lala la… » inspiré de Gloria Gaynor… avec l’espoir de pouvoir l’entonner à pleins poumons dans un mois.
[…] Coupe du monde de foot, c’est toujours l’occasion, pour un peu qu’on ait gardé une âme d’enfant, de se refaire […]
[…] en mai dernier, boostés par Roland-Garros et surtout par la Coupe du monde de football, rejoints par les sites de poker autorisés depuis le mois de juin, les paris en ligne ont le vent […]