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Nacho Carbonell, sculpteur de lumière

On le présente comme la nouvelle star du design. Nacho Carbonell vient d’Espagne, le pays qui semble le mieux couver les talents d’aujourd’hui dans cette industrie en plein boom. On peut actuellement découvrir une série de lampes uniques que lui a commandée une jeune galerie française. Des créations hybrides et organiques où le design rencontre l’art contemporain. près Patricia Urquiola et Jaime Hayón, il va falloir désormais compter sur leur tout jeune compatriote Nacho Carbonell. L’Espagnol est exposé pour la première fois en France, chez Béatrice Saint-Laurent, une galerie qui a ouvert ses portes en mai dernier rue Charlot, dans le 3e arrondissement de Paris. A trente ans à peine, Nacho Carbonell a connu un parcours fulgurant ; on le considère comme “l’élu” du design actuel. En 2007, il est sorti diplômé avec les félicitations de la prestigieuse Design Academy d’Eindhoven, aux Pays- Bas. Il a depuis développé une dizaine de projets exposés aux quatre coins du monde. Son avant-dernière collection intitulée “Evolution”, une série de sièges comme on n’en a peut-être jamais vu, a fait l’effet d’une bombe à la fameuse foire de Bâle en 2009. La papesse italienne de la mode Rossana Orlandi, dénicheuse de talents convertie au design avec le même brio, l’exposait sur son stand. Les professionnels de la profession ont remarqué son travail inclassable, et surtout, Brad Pitt, présent à la Foire, a acheté l’ensemble de sa collection. La carrière de Nacho était dès lors lancée comme une fusée vers la planète design. Son travail est un flirt incessant avec l’art contemporain, où la beauté, le bizarre, la recherche intellectuelle sur le matériau ne feraient qu’un. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Carbonell n’aime imaginer que des pièces uniques, à la limite de l’expérimental. La série intitulée “Luciferase”, commandée en exclusivité par la galeriste Béatrice Saint-Laurent, est un ensemble de quinze luminaires spectaculaires. Elle s’intègre à la perfection dans cette galerie intime aux murs noir et blanc, épurée au maximum afin de mettre en valeur les créations de l’Espagnol. Un matériau vivant Le designer voulait s’attaquer à cette série depuis des années, mais à chaque fois naissait un siège à la place d’un objet produisant de la lumière… Enfin, le résultat est là, à la hauteur des attentes. « Le travail de Nacho est impressionnant. C’est une aventure, il part du matériau qu’il pense comme de la matière vivante, il essaie de l’emmener là où personne n’est encore allé », confie la galeriste. Pour “Luciferase”, il a choisi de travailler la résine époxy, un matériau synthétique liquide qui, avec la chaleur, se solidifie et laisse passer la lumière. Pour l’éclairage, il n’a utilisé que des leds : avec la transparence laiteuse de la résine, ces derniers forment comme des veines sous la surface du luminaire. Grâce à des moules en latex, il a pu imaginer des contours qui s’apparentent à un sol lunaire avec des petits cratères ; quant à la forme circulaire, impossible de ne pas la rapprocher de l’oeil. Son inspiration première ? Un caillou fragmenté ramassé cet été en Espagne, une pièce « complètement fascinante », selon Nacho, qui est même exposée à la galerie ! Dans son atelier à Eindhoven (le garçon est resté aux Pays- Bas), il n’y a pas d’ordinateur. Nacho dessine et conçoit ses maquettes comme un artisan. Comme le remarque Béatrice Saint- Laurent, le designer semble appréhender ses créations comme des organismes vivants, organiques. «Davantage que des luminaires, je considère ces pièces comme des créatures produisant de la lumière », ditil. Et c’est vrai que lorsqu’on les regarde, on est frappé par le côté à la fois raffiné et primitif qu’apporte le matériau utilisé, cette fameuse résine époxy. C’est un véritable travail de titan que de lui donner forme, puisque cela n’est possible qu’en la chauffant. Il aura fallu pas moins de 2 500 heures pour réaliser ces quinze pièces uniques. La résine est mélangée à du sable de couleurs diverses, parfois recouverte de poussière de plâtre ou de poussière de métal pour donner un aspect opaque. L’intérieur des lampes est aussi en résine, mixé à des pigments colorés, tout en épines et rocailles (toujours grâce à des moules en latex). Le rendu est surprenant, on a l’impression qu’il s’agit de pierres fines comme l’améthyste, le quartz ou la malachite. Serait-on dans un décor de science-fiction ? On pourrait le croire en admirant une lampe de 2,50 mètres de hauteur aux grands filaments enchevêtrés. C’est la seule qui soit dotée d’une ampoule, et sa lumière douce est diffusée grâce à un panneau en résine placé devant. Entre le minéral, le végétal et l’animal, ces luminaires, loin d’un design aux formes lisses et épurées, nous invitent à jeter un autre regard sur le monde qui nous entoure.

Communiqué de presse de durand |Proposé le 22 février 2011 |Commenter...

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